Article écrit le lundi 23 janvier 2006.
Tout le monde a encore en mémoire le fantastique numéro joué ici par Eddy Bonga-Bonga. Un coup d’éclat qui fit entrer le coureur de Chouffe dans la légende. Son directeur sportif réalisa le même coup un an plus tard avec Andreï Absilov. Qui se sentira assez fort pour empêcher cette armada d’empocher un troisième sacre ?
220 km répartis sur 5 secteurs
Secteur 1 - 30F : Aix La Chapelle - Duren
Secteur 2 - 40D3 : Duren - Schleiden
Secteur 3 - 50D3 : Schleiden - Hohe Acht
Secteur 4 - 45M : Hohe Acht - Coblence
Secteur 5 - 55F : Coblence - Bonn
Vainqueurs précédents : Eddy Bonga-Bonga (Chouffe), Andreï Absilov (Chouffe), Louis Condor (Max Attack) et Zhou Gao (Lait Derniers).
La Course
Le Tour de Rhénanie, théâtre d’exploits choufféens, on voit mal aujourd’hui un coureur des Ardennes belges passer la ligne en vainqueur. La cinquième d’Eddy Bonga-Bonga (Chouffe) la semaine passée sera difficile à rééditer étant donné l’absence de son directeur sportif. De même, Zhou Gao ne semble pas être en mesure de protéger son sacre. Il regrette l’absence de son directeur sportif, lorsque l’équipe perd son esprit, les chances de ramener des points s’amenuisent.
Dans l’Enfer du Nord, Bruce Lenflure (SCP&R) profita de l’attitude amorphe du peloton dans les derniers kilomètres pour prendre la poudre de l’escampe. Coup tactique remarquable, mais est-ce que le peloton aura retenu la leçon ? L’arrivée est propice au sprint massif, une équipe imposera-t-elle sa loi afin d’amener tout ce petit monde parfaitement groupé ?
Autant de questions que cinq coureurs ne se posent pas : Gian-Lucca Branco (Courants d’Airs), Joseph Bar (Max Attack), Romain Stahl (Quick), Xwan Dxiang Long (Rivière du Rempart Cycling Dodos) et Gaston Bienbaty (Rivière du Rempart Cycling Dodos) s’échappent dès les premiers hectomètres de la course. On ne réfléchit pas, à peine sur la selle on attaque. Et c’est parti pour le baroud, tandis que derrière eux, Adrien LeProf (The Patrick Saint Graal) se rappelle au bon souvenir du peloton. Il fait étalage de ses aptitudes au strike : il emmène dans sa chute dix-neuf coureurs, dont six qui ne se relèveront pas. Pour Yvan Mozzi (Energy Vital - Charrette), ça devient "Voir la Rhénanie et Mourir..."
L’unique difficulté du jour est propice aux attaques. Le peloton explose littéralement, un groupe de dix-neuf coureurs se lance à la poursuite de l’échappée matinale. Notons la présence de Juan Meridias (Les Timbrés), le coureur le plus en vue depuis le début de saison, mais soulignons surtout que Juan-Armando Robedo (Gwégwévista Cycling Club), Gilles Savoie (Google Team) et Arnaud Deus (Bifteck Joe Moon) sont les grands noms qui l’accompagnent. Cependant, au sein de ce groupe, c’est Mohamed Aquehoui (Ilenrest Africa Tour) qui semble le plus à l’aise dans cette ascension. Il dicte le rythme du groupe. Devant, Joseph Bar (Max Attack) et Romain Stahl (Quick) se sentent supérieurs, ils veulent faire du spectacle, ajouter la manière. Romain Stahl (Quick) réussira-t-il à mettre du baume au coeur de son directeur sportif ?
Après 70 kilomètres et une difficulté, c’est avec stupeur que le peloton lâche prise. Plus personne ne veut rouler ! Les Union C’Jo, Vodka Maffiovskaia, Agritubel MBK, Mayoyone et Au Revoir semblent heureux du déroulement du scénario ! Pensent-ils déjà à la prochaine course ? Quelle tristesse... Tandis que Marco Vespucci (Courants d’Airs) et Lucas Terrier (Courants d’Airs) protège l’attaque de Gianlucca Branco (Courants d’Airs), en minant l’allure du peloton. Quel formidable travaille d’équipe que nous avons là.
Les poursuivants ne s’entendent plus, les tentatives de sortie deviennent fréquentes, à ce petit jeu c’est un groupe multicolore qui se forme. Très rapidement, ils fondent sur le groupe de Gaston Bienbaty (Rivière du Rempart Cycling Dodos) et gardent en ligne de mire le duo Joseph Bar (Max Attack), Romain Stahl (Quick). C’est une véritable fatigue mentale qu’ils exercent sur les leaders. Agritubel MBK et Vodka Maffiovskaia ont décidé d’arrêter de suivre l’allure de sénateur proposé par les Union C’Jo et consorts. Un bon de sortie leur est accordé sans aucun problème.
On approche de la ligne d’arrivée, alors que Joseph Bar (Max Attack) et Romain Stahl (Quick) ont été repris sagement, les échappés se dirigent tant bien que mal vers l’épilogue de la course. Bien qu’amorphe le peloton se trouve à moins d’une minute d’eux. Tout va se jouer entre quatorze coureurs. Début de frottements à faire pâlir Luke Lelion (Max Attack), quand soudain le drame ! Romain Stahl (Quick) pris d’une frénésie d’attaque, des fourmis dans les jambes, déboîte vers l’extérieur de la route afin de dépasser et lâcher Youri Vikonov (Bifteck Joe Moon). Hélas, sa fougue le perdra, dans son geste des grands soirs, il prend ses roues dans les barrières « nadars » faisant la séparation entre le public et leurs idoles. Dans la foulée il emmène avec lui cinq coureurs embrasser le bitume. Certains arrêteront là la course, laissant leurs espoirs sur le goudron allemand, victime d’un zèle inconsidéré du coureur de l’équipe Quick (déjà rebaptisée en -Couic-). Gaston Bienbaty (Rivière du Rempart Cycling Dodos) et Mohamed Aquehoui (Ilenrest Africa Tour) semblaient au-dessus du peloton aujourd’hui, Juan Meridias (Les Timbrés) voulaient définitivement signer son retour au premier plan. Il n’en sera rien. Par contre, Joseph Bar (Max Attack) s’en sort bien, quelques égratignures, il doit son salut à une banderole matelassée d’un sponsor de course. Il en sort d’autant plus fort, la chance est avec lui, il est décidé à atteindre son but ! Dix coureurs sont à la lutte pour le titre, tous issus -grâce au travail de Romain Stahl (Quick)- d’équipes différentes. Joseph Bar (Max Attack) fait parler son expérience et passe la ligne en vrai champion. Du même coup, il augmente considérablement son avance au classement de la Coupe du Monde. Qui sera capable d’aller rechercher le maillot arc-en-ciel ?
Le peloton termine à près de trente seconde du vainqueur. On reparlera encore longtemps de l’arrête quasi complet du peloton dès le troisième secteur. Personne n’a réellement roulé, personne n’a pris ses responsabilités. Résultat, trente petites secondes de retard, à trente seconde d’un sprint massif qui aurait été sans aucun doute plus favorable à un certain nombre de coureurs et d’équipes. Comme la semaine précédente, il y a des leçons à tirer de cette course...
Notons que l’UCM regrette amèrement la nouvelle politique française, Mohamed Fadel (Energy Vital - Charrette) en a été la principale victime, il est retenu par les douanes françaises, nous suivrons de près l’évolution de cette affaire. Son absence risque de se compter en semaines ! Par ailleurs, l’UCM regrette amèrement les gestes de Jesper Plurien (Union C’Jo) vis-à-vis de son épouse. Les piètres résultats de son équipe ne peuvent aucunement justifier de tels actes. L’UCM espère que son directeur sportif prendra les mesures adéquates...