Ligue Mondiale




Les Numéros 1
Article écrit le lundi 14 février 2005.

Georges Capiehin (Molteni 2000)


1 semaine en tête du classement UCM (semaine 1 saison S0) à l’age de 22 ans
Catégorie : Sprinteur
Palmarès : Victoires Guinness Classic Race (saison 0).
Podiums : néant.
Places d’honneur :
Deux fois classé dans les 10 premiers d’une étape du Tour de France (saison 0).
10ème du classement général de la Coupe du monde (saison 0).
Carrière
Classement UCM : 55ème à l’issue de la saison 0.
Equipe actuelle : Molteni 2000. Catégorie C1.
Aucun transfert au cours de sa carrière.
Aucune blessure de longue durée.
Aucun contrôle anti-dopage positif.
L’avis de l’UCM : La pré-saison 0 avait mis en valeur deux coureurs d’un style très différent, dont les fortunes allaient ensuite s’avérer diverses : Migel Bralon (Somfier Abras), qui n’allait pas parvenir à confirmer sa victoire du Mémorial Jacques Brel, et Roberto Mamamia (Dolmithe Cycle Team) qui, au contraire, allait terminer la saison en apothéose avec un titre de champion du monde remporté à Göteborg sous le maillot italien.

George Capiehin était quant à lui un solide sprinteur formé à l’école américaine, très travailleur mais quelque peu terne, qui allait obtenir en Irlande sa seule victoire grâce au travail très solide de toute l’équipe Molteni 2000, sans doute l’une des mieux organisées du peloton cette saison-là. Pour confirmer, sans doute a-t-il manqué à Capiehin l’audace, l’envie farouche de vaincre qui permet aux grands champions de prendre part à des échappées en toutes circonstances, et peut-être le coup de pédale qui lui aurait permis d’aborder en toute confiance des terrains moins plats que celui de la Guinness Classic Race.

Durant le Tour de France de cette saison 0, Capiehin aura également été quelque peu victime de la stratégie de son équipe, plus tournée vers les espoirs de Vanbrodeneck pour le maillot jaune que vers les chances de Capiehin dans les sprints, ce qui le privera peut-être d’une victoire d’étape.

Omer Cimesson (Vivendi)


2 semaines en tête du classement UCM (semaine 2 et 3 saison S0) à l’age de 22 ans
Catégorie : Polyvalent
Palmarès :
Victoires Vainqueur de Paris-Nice (saison 0).
2ème étape de Paris Nice (saison 0).
Podiums :
1ère étape de Paris-Nice (saison 0).
3ème étape du Tour de France (saison 0).
Places d’honneur : Néant
Carrière
Classement UCM : 24ème à l’issue de la saison 0.
Sélectionné aux championnats du monde Göteborg’2000 (saison 0) pour les Etats-Unis.
Retraité du cyclisme professionnel à l’issue de la saison 0 (démantèlement de l’équipe Vivendi)
Aucun transfert au cours de sa carrière.
Aucune blessure de longue durée.
Aucun contrôle anti-dopage positif.
L’avis de l’UCM : Des qualités énormes, malheureusement gâchées, à l’image du potentiel de l’équipe Vivendi. Omer Cimesson restera dans l’histoire de l’UCM comme l’homme d’une seule course, ce superbe Paris-Nice qui lui valut brièvement, au début de la saison 0, une place au sommet du classement mondial. Ce jour-là, Cimesson s’affirmait comme un sprinteur comparable, sinon supérieur à Branco (Courants d’Airs) ou Aivuapoil (Fish & Frittes), tout en faisant valoir de très solides qualités de rouleur qui pouvaient lui permettre de voir très loin. Hélas, ces qualités n’allaient guère être exploitées par un directeur sportif souvent absent ; Vivendi, il est vrai, était une équipe en crise après la très grave blessure d’Axel Folhey provoquée, dans ce même Paris-Nice, par Shevpovitchevosky.

Livré à lui-même, Cimesson allait encore montrer par bribes son talent, notamment dans les premières étapes du Tour de France. Mais le moral n’y était plus. La défaite aux championnats des Etats-Unis, face à l’obscur Riky Holgado (EPO), avait déjà mis en lumière la lassitude grandissante de Cimesson dans un contexte humainement et sportivement difficile. Sitôt annoncé le retrait de Vivendi du cyclisme professionnel, Omer Cimesson prit la décision de renoncer à une carrière cycliste professionnelle, afin de retourner vivre aux Etats-Unis auprès de sa femme et de ses trois enfants. Il travaille aujourd’hui dans une centrale nucléaire.

Joseph Bar (Union C’Jo)


3 semaine en tête du classement UCM (semaine 4 à 6 saison S0) à l’age de 22 ans
Catégorie : Polyvalent
Palmarès :
2ème étape du Dauphiné (saison 0).
Podiums :
2ème étape de Paris-Nice (saison 0)
1ère étape de Paris-Nice (saison 1).
Places d’honneur :
2ème du classement général du Dauphiné (saison 0).
4ème du championnat de France (saison 0).
Places dans les dix premiers :
à la 1ère étape de Paris-Nice (saison 0)
à la 1ère étape du Dauphiné (saison 0)
et à une étape du Tour de France (saison 0).
Carrière
Classement UCM : 12ème à l’issue de la saison 0.
Equipe actuelle : Max Attack. Catégorie C2.
transféré de Union C’Jo à l’issue de la saison 0
Aucune blessure de longue durée.
Un contrôle anti-dopage positif, après la 7ème étape du Tour de France (saison 0).
L’avis de l’UCM : Un coeur énorme et une tête fragile. Capable des plus beaux démarrages, très solide au sprint et très résistant, Joseph Bar dit "Jo" Bar est aussi l’homme des rendez-vous manqués. Comme Cimesson, il se révéla sur Paris-Nice dès le début de la saison 0, révélation qu’il parvint de plus à confirmer d’une éclatante manière sur un Dauphiné où il fut proche du triomphe.

Moins puissant que Shevpovitchevosky, Joseph Bar a pour lui l’élégance et se révèle surtout un coureur plus complet. Comme lui cependant, sa tête ne fonctionne pas toujours aussi vite que ses jambes durant la course. Faisant partie de cette race de champions fragiles sous la pression, qui ne sont pas des leaders naturels pour leurs coéquipiers et risquent toujours une défaillance par envie de trop bien faire, Jo Bar est un coureur mentalement fragile, qui a besoin d’être moralement compris et soutenu par son directeur sportif.

De fait, la suite de la saison 0 fut beaucoup moins brillante pour Joseph Bar. A une saison de Coupe du monde presque totalement manquée, succéda un Championnat de France qui aurait pu relancer Bar mais s’acheva par une 4ème place au goût amer. Le directeur sportif d’Union C’Jo avait changé en cours de saison, et les exigences de résultats s’étaient alors faites plus pressantes. YeDo, le nouveau directeur sportif, adepte d’un dialogue franc et direct avec ses coureurs, n’apportait peut-être pas le soutien moral et la patience nécessaires à ce champion aux nerfs fragiles. Déstabilisé, peu soutenu par ses coéquipiers, tandis que Samme et Kouroukou apprenaient à jouer leur carte personnelle, l’ex-numéro 1 mondial enchaîna sur un Tour de France indigne de ses capacités, durant lequel il ne sortit de l’anonymat que pour un contrôle anti-dopage positif après la 7ème étape. Une fin de saison à oublier.

Après son transfert dans l’équipe Max Attack, à l’issue de la saison 0, Joseph Bar a semblé retrouver la confiance en ses moyens, demeurés intacts et qui peuvent encore le mener au sommet, s’il trouve sa place parmi les fortes personnalités de cette équipe et parvient à s’entendre avec Luke Lelion.

Igor Shevpovitchevosky (Pepso-Colic)


15 semaine en tête du classement UCM (semaine 7 à 21 saison S0) à l’age de 22 ans
Catégorie : Sprinteur
Palmarès :
Vainqueur du classement général de la Coupe du monde (saison 0).
Toyota Cup (saison 0)
Amsterdam Silver Race (saison 0)
1ère étape de Paris-Nice (saison 0).
Places d’honneur :
Podiums Paris-Tourcoing (saison 0).
Classica del Sol (saison 0).
Carrière
Classement UCM : 7ème à l’issue de la saison 0.
Equipe actuelle : Pepso-Colic. Catégorie C1.
Sélectionné aux championnats du monde Göteborg’2000 (saison 0) pour l’Ukraine.
Aucun transfert au cours de sa carrière
Aucune blessure de longue durée.
Un contrôle anti-dopage positif, après l’Amsterdam Silver Race (saison 0). L’avis de l’UCM : Surnommé "Shevpo" par ses amis comme par la plus grande partie du public, le colosse ukrainien s’est affirmé, dès l’origine de la saison 0, comme l’un des coureurs les plus spectaculaires du peloton, et aussi comme l’une de ses personnalités les plus attachantes. Sprinteur d’exception, souvent téméraire, parfois dangereux pour ses adversaires, il possède sans aucun doute l’un des plus beaux palmarès du peloton, marqué en particulier par sa victoire au classement général de la Coupe du monde (saison 0) remportée de haute lutte sur Nicolas Janssen (Mockba Trackv).

Homme de la vitesse extrême, des sensations les plus fortes et des trajectoires les plus folles, Shevpo est aujourd’hui un dieu vivant au Japon où son triomphe de la Toyota Cup a marqué les esprits. Hélas, sa légende est aussi faite d’épopées moins glorieuses, telle cette terrible chute de Paris-Nice qui laissa sur le flanc le malheureux Axel Folhey (Vivendi), ou surtout ce contrôle anti-dopage positif qui lui a fait manquer le Tour de France et a jeté un doute rétrospectif bien injuste sur ses victoires. Alors, Shevpo s’est réfugié dans le silence de son refuge familial, près de Tchernobyl dans son Ukraine natale ; et le sourire d’enfant, par lequel il commentait ses victoires à l’époque de sa plus grande gloire, a disparu du visage de ce champion peu prolixe en déclarations grammaticalement construites.

De fait, la saison 1 s’annonce sous des auspices beaucoup plus transparents que jadis pour l’ancien numéro 1 mondial, dépossédé de sa couronne par Fabien Dubois et distancé au classement UCM. Il demeure néanmoins un concurrent à surveiller de près (mais pas trop près) dans les sprints massifs, car il fait toujours partie du top 10, même si sa pointe de vitesse légendaire paraît s’être déjà un peu émoussée.

Fabien Dubois (Oscar Mondo / Champomy-Lycos)

Numéro 1 mondial depuis la semaine 21 de la saison 0 (série en cours) à l’âge de 22 ans, aujourd’hui âgé de 23 ans.
Catégorie : Sprinteur
Palmarès :
Tour de France (saison 0).
Paris-Tourcoing (saison 0)
9ème étape du Tour de France (saison 0)
1ère étape de Paris-Nice (saison 1).
Podiums :
Toyota Cup (saison 0)
10ème étape du Tour de France (saison 0).
4 places dans les 10 premiers d’une étape du Tour de France (saison 0), dont 3 fois dans les 5 premiers.
4ème du classement général de la Coupe du monde (saison 0).
Carrière
Classement UCM : 1er à l’issue de la saison 0.
Equipe actuelle : Champomy-Lycos (repreneur de l’équipe Oscar Mondo). Catégorie C3.
Sélectionné aux championnats du monde Göteborg’2000 (saison 0) pour la France.
Aucun transfert au cours de sa carrière
Aucune blessure de longue durée.
Aucun contrôle anti-dopage positif.
L’avis de l’UCM : La référence absolue, le maître incontesté du peloton, l’idole indéboulonnable du cyclisme professionnel. Fabien Dubois est tout cela depuis qu’il a su s’imposer en véritable "patron" au terme d’un Tour de France de légende.

Bien peu de spécialistes avaient pourtant parié sur Dubois au départ de Caen. Le jeune français, d’apparence simple et modeste, d’allure insignifiante à l’image de son patronyme, présentait en effet l’image d’un sprinteur peu apte à franchir les hauts cols de la montagne.

Doté d’une honorable 14ème place au classement UCM à la mi-saison 0, Fabien Dubois s’était d’abord fait connaître par une belle victoire, au terme d’un Paris-Tourcoing il est vrai peu offensif, qui succédait à d’autres belles performances sur Paris-Nice et à la Toyota Cup. Avec Shevpovitchevosky (Pepso-Colic), Janssen (Mockba Trackv) et Bonga-Bonga (Chouffe), Dubois avait été l’un des hommes de la Coupe du monde.

Sa réputation n’était, malgré cela, pas encore pleinement affirmée, y compris au sein même de son équipe. Riche en talents, Oscar Mondo allait en effet s’appuyer, au départ du Tour, sur les qualités d’un Sébastien Dupont (vainqueur de Café de Colombia), d’un Durand, d’un Dupuis, ou encore d’un Deschamps, tous préparés spécifiquement pour le défi d’endurance d’une longue course à étapes. Dans leur ombre, Dubois attendait son heure. De fait, son début de Tour de France, très anonyme (67ème du classement général à l’issue de la 4ème étape, à plus de 12 minutes de Piete Ratsen), paraissait donner raison à son directeur sportif. De plus, Dubois n’avait guère d’expérience à faire valoir sur les cols de montagne, n’ayant participé ni à Café de Colombia, où Dupont avait brillé, ni à l’Enfer suisse. Deux défaillances, lors de la difficile cinquième étape, semblaient même le condamner définitivement sur ce Tour, que Vanbrodeneck (Molteni 2000) survolait, tandis que Deschamps, Dupont, Dupuis faisaient feu de tout bois.

Mais l’homme des sprints et des courses d’un jour allait devenir soudainement le grand Dubois. Au moment où Oscar Mondo sombrait dans le scandale du dopage de ses leaders, Fabien Dubois allait opérer une remontée fabuleuse au classement. La métamorphose débuta dès la sixième étape pendant laquelle, à la limite extrême de ses forces, puisant au bout de lui-même, il parvint à s’accrocher pour rester dans un peloton réduit à 14 coureurs en fin d’étape. Il devenait, ainsi, enfin crédible et ouvrait les yeux de son directeur sportif. Dans le même temps débutait l’étrange hécatombe qui allait conduire au départ du sponsor de l’équipe, avec les abandons forcés successifs de Dupont, Dupuis et Deschamps. Le "petit" Fabien Dubois, le sprinteur, l’équipier sous-évalué, allait ainsi avoir sa chance, et la saisir de la manière la plus superbe qui soit, en lançant dès le départ de la 7ème étape un "coup tordu" qui lui permettrait de reprendre près d’une demi-heure sur Vanbrodeneck.

Plus question dès lors d’hésiter. La neuvième étape allait voir un Dubois des grands jours lancer, dans un col de deuxième catégorie, une contre-attaque décisive, face à un groupe d’échappés qui comprenait le leader désigné de son équipe, Julien Durand lui-même ! Pour tout autre coureur, cette tactique aurait pu paraître suicidaire. Elle ne l’était pas pour Dubois au sommet de sa forme. Cette neuvième étape fut sa symphonie, son jour de gloire. Sur une étape qu’on avait dit trop vite "de transition", il allait prendre le maillot jaune à Jérôme Haye (Dolmithe), profitant aussi du contrôle positif de Durand à l’arrivée... Maillot jaune sur les épaules, il s’offrirait même le luxe d’une ultime échappée sur les Champs-Elysées avec six autres coureurs, afin de faire taire ses ultimes détracteurs.

Cette dimension nouvelle ainsi acquise, Fabien Dubois allait la confirmer, après un Championnat du monde très décevant pour lui, en remportant "en costaud" une nouvelle course (la 1ère étape de Paris-Nice) dès le début de la saison 1, renforçant ainsi son avance déjà très conséquente au classement UCM. Fabien Dubois n’est pas seulement le vainqueur du Tour de France du renouveau : il demeure également un sprinteur, et sait comme personne affirmer une intelligence de course particulièrement redoutable.

Cette saison nouvelle devra néanmoins être celle de la confirmation, pour un coureur dont on attendra, désormais, aussi beaucoup dans la montagne. Il lui faudra gérer non seulement une concurrence accrue avec les grimpeurs de l’équipe, mais aussi la très lourde pression médiatique liée à son statut. Et déjà la jalousie est palpable. Certains commentateurs estiment que le dopage, généralisé par l’ancien staff de l’équipe Oscar Mondo, n’a pas pu épargner Fabien Dubois. Ses anciens leaders rongent leur frein et n’ont rien oublié de cette fin de Tour très pénible pour eux. Comment se comporteront-ils dans une équipe rétrogradée en C3, dont on a souvent dit qu’elle s’appuyait davantage sur des leaders d’un jour que sur une réelle stratégie collective ? De nouveaux défis attendent Dubois. Car sur les routes de France, c’est tout un peuple qui attendra son héros...


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